Note du webmestre :
Ce texte est un résumé des événements qui prennent place dans l'add-on
de Warcraft III : The Frozen Throne. Il peut donc contenir des
spoilers pour ceux qui n'auraient pas fini ce jeu et désireraient le découvrir
par eux-même.
La
main de fer de la justice
Plusieurs
mois après la mort d’Archimonde, Ashenvale trouva enfin une paix méritée
grâce au travail de la gardienne Maiev Shadowsong, qui travaillait à
nettoyer les forêts des kaldorei de toute présence démoniaque. Son but
était également de traquer l’elfe renégat, Illidan, pour l'incarcérer
à nouveau, ou pire, pour le mettre à mort. Illidan, justement, avait
de nombreux projets. Contacté par le démon Kil’jaeden, il se vit
offrir une mission, qui, si elle était accomplie, serait récompensée
par un don de magie qui permettrait d’étancher la soif d’Illidan.
Cela va sans dire qu’Illidan accepta : il devait donc détruire le trône
de glace, siège de la puissance de Ner’zhul, qui avait eu l’impudence
de rompre le lien qui l’unissait avec son créateur. Pour ce faire,
Illidan invoqua du fond des abîmes de l’océan une race qui était
plongée dans la torpeur depuis dix mille ans ; les nagas, race serpentine
qui souffrait de la même dépendance au mana qu’Illidan, était
vraisemblablement les descendants des suivants d’Azshara qui sombrèrent
sous les flots durant la guerre des Anciens. Ravis de pouvoir saisir
l’occasion de se venger de leurs frères kaldorei, les nagas se mirent
au service d’Illidan.
La
traque d’Illidan commença le jour où on le vit sur le continent. Maiev,
suivie d’une escouade de Sentinelles et de sa fidèle apprentie, Naisha,
se rendit en hâte au port de Nendis pour empêcher le fuyard de prendre
un navire et d’échapper à la main de la justice. La traque échoua, gênée
par les nagas qui couvraient les arrières de leur maître. Maiev ne
s’avoue pas battue et poursuivit Illidan jusqu’à sa destination, un
archipel sorti des eaux près du Maelström. Les ruines présentes sur ces
îles firent penser Maiev et Naisha qu’elle se trouvaient face aux
ruines de l’ancienne cité elfique de Suru’mar, engloutie durant la
guerre des Anciens. Mais il y avait pire…sur une de ces îles se
trouvait l’ancien tombeau de Sargeras, et Illidan semblait chercher
quelque chose à l’intérieur. Déchiffrant les runes inscrites par
Gul’dan vingt ans auparavant sur les murs du tombeau, Maiev comprit que
le chasseur de démons s’était mis en quête de l’œil de Sargeras,
un artefact démoniaque. Elle apprit de la bouche de dame Vashj, une sorcière
qui servait Illidan, que les nagas étaient les ancêtres des Elfes de la
nuit. Malgré cela, Maiev ne réussit pas à stopper Illidan dans ses
plans, car ce dernier, en possession de l’œil, fit s’écrouler le
tombeau et s’échappa vers le continent, à l’Est. Maiev fut la seule
à se tirer d’affaire ; Naisha et ses sœurs périrent dans les éboulements.
La
traque devait donc continuer sur la terre des hommes. Maiev, pressentant
un grand danger, fit appel à ses supérieurs, Tyrande Whisperwind et
Malfurion Stormrage, pour empêcher Illidan d’utiliser les pouvoirs de
l’Oeil. La coopération fut délicate entre Tyrande qui avait libéré
Illidan en lui faisant confiance – à tort – et Maiev, pour qui seule
la justice comptait. Elles firent néanmoins équipe et jetèrent l’ancre
sur le rivage occidental de Lordaeron pour pénétrer dans la Forêt
Silverpine, là où les menaient les traces d’Illidan. Elles firent
connaissance, en ces lieux dévastés, avec le prince Kael, un jeune elfe
de sang au service de l’Alliance qui luttait contre l’invasion des
morts-vivants. Les deux elfes décidèrent de faire équipe avec lui –
les troupes de l’Alliance seraient certainement utiles lors du combat
contre Illidan. Hélas, les troupes de ces trois héros tombèrent dans
une embuscade au village de Pyrewood. Tyrande tenta de contenir le flot
des morts-vivants pour couvrir la fuite de Kael et Maiev mais chuta dans
la rivière Arevass et passa pour morte. Pendant ce temps là, Malfurion
interrogeait les esprits de la nature sur l’utilisation que ferait
Illidan de l’Oeil de Sargeras. A cette question lui parvint une vision
du plus grand glacier de Northrend en train de se rompre en deux et de
céder. Le sang de l’archidruide ne fit qu’un tour, et il partit
prévenir ses pairs de la menace qui se profilait à l’horizon. C’est
à Dalaran que les invocateurs nagas tentaient d’extirper de l’Oeil
l’énergie suffisante à la destruction d’Icecrown. Le rituel,
toutefois, ne fut jamais achevé à cause de l’intervention de Furion,
rendu dément par la nouvelle de la perte de Tyrande.
Au moment de massacrer Illidan, Kael révéla néanmoins à Furion que
Tyrande n’était pas morte mais simplement perdue…et l'elfe renégat se
proposa pour aller la sauver. Furion, sceptique mais plein d’espoir,
laissa le bénéfice du doute et s’allia à Illidan dans sa recherche de
sa bien-aimée. Le sauvetage de la prêtresse orchestré par Illidan et
ses nagas permit ce qui n’avait pas été possible depuis dix mille ans
: Furion pardonna tout à son frère lorsqu’il apprit que ce dernier ne
souhaitait que détruire le trône de glace. Leur séparation était
proche pourtant, car Illidan avait provoqué la colère de Kil’Jaeden en
sauvant Tyrande, et devait fuir vers un autre plan d’existence. Ce
qu’il fit…poursuivi par une Maiev plus tenace que jamais.
Retour sur Draenor
Kael,
quelques jours plus tard, s’en retourna au campement de l’Alliance
auquel il avait été affecté pour prendre ses ordres du Maréchal
Garithos. Il y a fort à parier que servir la cause de Lordaeron aurait été
une joie pour le jeune prince si son supérieur avait été respectueux
des races telles que les elfes les nains – ce qui n’était pas le cas,
loin de là. Garithos n’éprouvait que du mépris pour les suivants de
Kael et les relégua à des travaux de réparation, eux qui étaient des
guerriers. Une fois la mission accomplie, Garithos continua son jeu
pervers et ordonna aux hauts-elfes de détruire des bases appartenant aux
morts-vivants…sans l’appui de la cavalerie humaine. C’était là un
défi presque impossible, que Kael releva pourtant avec l’aide de la
sorcière naga Vashj, chez qui un intérêt particulier pour les elfes
semblait s’être éveillé. Cette alliance n’était pas du goût de
Garithos, apparemment : il accusa Kael de traîtrise envers l’Alliance,
le fit incarcérer et promit de l’exécuter au plus tôt. La capture du
mage elfe ne dura que peu de temps : Vashj le tira aussitôt des griffes
du geôlier Kassan et lui proposa une alliance avec le seigneur Illidan…et
avec les démons, qui seraient capables d’étancher la soif de magie des
nagas et des elfes de sang. D’abord réticent, Kael finit par accepter
de franchir le portail ouvert par Kel’thuzad quelques mois auparavant
pour rejoindre Illidan à travers le Néant des mondes.
Les
nagas et les elfes arrivèrent à travers le portail dans un monde en
ruine, dévasté. Ils n’eurent pas le temps de deviser sur la nature
particulière de cet endroit, car il constatèrent très vite que Maiev
avait établi un campement non loin de là, et qu’elle avait fait
Illidan prisonnier. Un fois leur maître libéré et les Kaldorei écrasés,
Illidan expliqua à Kael la mission qui lui avait été assignée par
Kil’jaeden et la raison pour laquelle ils s’étaient exilés sur ce
plan, qui n’était autre que Draenor, ou plutôt ce qui en restait. Kael,
désireux de se soumettre lui aussi aux puissances démoniaques pour
assouvir la soif de mana de son peuple, prêta serment de vassalité à
son nouveau seigneur. Il ne restait plus au trio qu’à prendre le contrôle
de ces terres dévastées. En effet, c’est un Seigneur des Abîmes, le
puissant Magtheridon, qui régnait sur Draenor, et il entendait bien ne
pas devoir céder sa place. Il dut pourtant s’incliner devant la
puissance conjuguée des nagas, des elfes, et, fait curieux, des derniers
survivants de la race des Draeneis menés par le sage Akama. Ces créatures
des ombres furent bien utiles aux sergents d’Illidan lors de l’assaut
des catacombes de Magtheridon ( protégées par Rend et Maim, que l’on
croyait morts depuis longtemps ).
Illidan croyait à ce
moment précis pouvoir savourer son triomphe, mais ce n’était là que
les illusions d’un pauvre hère…Kil’jaeden retrouva les traces de
son esclave et lui intima de tenter une seconde fois de détruire le trône
de glace, sous peine de souffrir une mort violente. L’ancien elfe de la
nuit dut s’incliner, mais se vit promettre l’appui sans faille de Vashj et Kael.
Longue
vie au nouveau roi
Alors
que l’échiquier du destin plaçait ses pions autour d’Arthas, le
prince du Fléau – qui se faisait désormais appeler Roi – régnait en
toute quiétude sur la nation des deux fois nés, dans la capitale de
Lordaeron. Arthas avait repris le contrôle total du Fléau, écartant les
Seigneurs de l’Effroi les plus influents – Balnazzar, Detheroc et
Varimathras – et libérant les troupes de Ner’zhul de l’influence de
la Légion. Tout allait pour le mieux pour l’antepaladin qui
s’appliquait à exterminer les dernières poches de résistances des
vivants. Mais lorsque Arthas massacra un campement de l’Ordre de la Main
d’Argent avec l’aide de son serviteur Kel’thuzad et de sa nouvelle
recrue Sylvanas Winrunner, il fut tout à coup terrassé par une douleur
indicible et eut une vision du roi-liche. Ce dernier ordonna à Arthas de
retourner à Icecrown car ses pouvoirs faiblissaient à cause d’une
faille dans le trône de glace. Arthas, bien qu’affecté par la perte
partielle de ses pouvoirs, s’exécuta et fit route vers Lordaeron pour
préparer son voyage. C’est dans la salle du trône qu’une mauvaise
surprise l’attendait : les Seigneurs de l’Effroi déchus orchestrèrent
une tentative d’assassinat sur sa personne et il n’eut d’autre choix
que de fuir pour sa vie. Conduit vers le Nord par des banshees au service
de Sylvanas, Arthas manqua une seconde fois de se faire tuer et découvrit
avec stupeur que l’ancienne rôdeuse elfe l’avait trahi. Sauvé in
extremis par le loyal Kel’thuzad, Arthas devait faire face à une
situation plus qu’embarrassante ; si la perte de ses pouvoirs avait
permis à Sylvanas d’échapper à l’emprise mentale de Ner’zhul, il
ne pourrait bientôt plus diriger une seule de ses goules ( goules dont la
lubricité n’avait pas décliné, elle ! ). Arthas fit donc un adieu
formel à la terre de ses ancêtres et emprunta le premier navire qu’il
put trouver pour rejoindre Northrend.
Sur
le continent, le jeu subtil du pouvoir allait continuer. Balnazzar et ses
frères invitèrent formellement Sylvanas à les rejoindre dans leur ordre
nouveau, mais cette dernière refusa, ne voulant pas compromettre sa
liberté fraîchement acquise. Devant une telle arrogance, les Seigneurs
de l’Effroi décidèrent d’éradiquer la rôdeuse des ténèbres, mais
celle-ci fit preuve d’un fin esprit tactique et mit à mal les armées
de Varimathras. Craignant pour sa vie, il s’allia avec celle que l’on
connaîtrait désormais sous le nom de « Dame Noire », et promis de
l’aider à tuer ses deux frères. La première des deux victimes serait
Detheroc, qui avait asservi mentalement le commandeur Garithos et s’était
muré dans le campement de l’Alliance le plus proche. Les banshees de
Sylvanas prirent rapidement possession des soldats de l’Alliance, qui, désorientés,
attaquèrent le camp de Detheroc. La mort du Seigneur de l’Effroi rendit
tous ses esprits à Garithos, qui se mit lui aussi sous les ordres de la
Dame Noire dans l’espoir un peu naïf de récupérer la capitale de
Lordaeron. La cité était tenue par le plus puissant des Nathrezims,
Balnazzar, mais il ne put rien contre la détermination de Sylvanas et de
ses servants. Cruelle, elle réclama que Varimathras tue son frère ( ce
qu’il fit à contre-cœur ), ainsi que le chevalier humain ( là, il ne
se fit pas prier ! ). Désormais maîtresse des anciens royaumes humains,
Sylvanas savoura sa victoire et décida de nommer ses sujets les Réprouvés.
Arthas,
pour sa part, avait enfin mit pied sur les rivages glacés de Northrend.
Pour constater que les nagas et les elfes de sang l’avaient précédé.
Kael, en guise de bienvenue, avertit Arthas qu’il aurait à payer un
jour pour l’invasion de Quel’Thalas avant de se retirer. Le chevalier
de la Mort ne serait pourtant pas seul dans sa quête d’Icecrown.
Ner’zhul avait envoyé pour l’épauler l’ancien souverain d’Azjol-Nerub,
le puissant Anub’Arak. Le nérubien proposa à Arthas d’emprunter la
voie souterraine d’Azjol-Nerub pour rattraper le temps perdu et même
devancer Illidan. L’idée séduisit Arthas, et ils se frayèrent donc un
chemin dans les anciennes catacombes protégées par les nérubiens qui
n’étaient pas tombés sous l’influence de Ner’zhul ou bien par des
nains restés fidèles à Muradin qui souhaitaient le venger. Dans les
profondeurs, Arthas et Anub’Arak se heurtèrent même à des créatures
plus anciennes que les elfes de la nuit, les Sans-Visages. Leur errance
dans les longs couloirs de la terre dura des jours et des jours, mais
finalement ils aperçurent la lumière du soleil pour se trouver devant
l’objet de leur quête…la citadelle d’Icecrown. Et apparemment,
Illidan aussi était arrivé au terme de son voyage. Arthas et Illidan,
sans même se dire un mot, engagèrent la lutte. Le combat était serré,
sans compter qu’Arthas restait affaibli par la perte de ses
pouvoirs…mais le désir de servir au mieux Ner’zhul et la rage de
vaincre lui conféra des forces surhumaines et il trancha net le torse du
chasseur de démon, le laissant pour mort.
Le
temps était venu pour son ascension. Lentement mais sûrement, Arthas,
gravit les marches du glacier d’Icecrown pour rejoindre le trône de
glace où était enfermé le roi-liche. Le vent hurlait des paroles torturées
et désespérées dans l’esprit d’Arthas…à moins que ce ne fut la
voix de Ner’zhul…
…Ramenez
la lame…
…Terminez
le cercle…
…LIBÉREZ
MOI…DE CETTE…PRISON !
Et
d’obtempérer. Dans un fracas de douleur aiguë, la symphonie des glaces
et des flammes avait commencé. Frostmourne alla heurter le trône, et
l’esprit de Ner’zhul se précipita dans le corps d’Arthas. Désormais,
ils n’étaient plus qu’un. Le règne du Roi-liche pouvait véritablement
commencer.